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6 septembre 2015 7 06 /09 /septembre /2015 16:30

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1 Intro

2 Talk About It feat King Mez & Justus

3 Genocide feat Kendrick Lamar, Candice Pillay & Marsha Ambrosius

4 It’s All On Me feat Justus & BJ The Chicago Kid

5 All In A Day’s Work feat Anderson. Paak & Marsha Ambrosius

6 Darkside / Gone feat King Mez, Marsha Ambrosius & Kendrick Lamar

7 Loose Cannons feat Xzibit & 187um

8 Issues feat Ice Cube, Dem Jointz & Anderson. Paak

9 Deep Water feat Kendrick Lamar, Justus & Anderson. Paak

10 One Shot One Kill feat Snoop Dogg, Jon Connor & Craig Owens

11 Just Another Day feat The Game & Asia Bryant

12 For The Love Of Money feat Jill Scott, Jon Connors & Anderson. Paak

13 Satisfaction feat Snoop Dogg, King Mez & Marsha Ambrosius

14 Animals feat Anderson. Paak

15 Medecine Man feat Eminem, Candice Pillay & Anderson. Paak

16 Talking To My Diary

 

Label : Aftermath & Interscope

 

Date de Sortie : 7 Aout 2015 en Digital

puis le 21 Aout 2015 en Support Physique

 

Il aura fallut 16 ans. 16 ans ! 16 ans bordel pour revoir un album solo de Doctor Dre. Je n’ai pas à faire les présentations [Enfin j'espère] et je m’attarderai sur la carrière d’Andre Young plus longuement dans un autre article. Mais un rapide résumé ne peut pas faire de mal. Par ou commencer. Doctor Dre c’est NWA, groupe mythique de la fin des années 80, à la carrière sulfureuse et aux lyrics déchainés. Le groupe marquera l’histoire, sa séparation aussi. Les carrières solo de chacun donneront des albums plus cultes les uns que les autres. A l’époque NWA fait figure de porte étendard du Gansta Rap, nouveau courant narrant le quotidien des gangs dans Los Angeles. La corruption, le racisme, la drogue … Le quotidien n’est pas facile quand on vit à Compton, quartier pauvre de la citée des anges. Après seulement 2 albums [Et 1 Ep au passage ndlr] le groupe se sépare, des embrouilles naissent [Notamment entre Easy E et Dre], Ice Cube démarre sa carrière solo en enchaînant les classiques [Si pour toi jeune lecteur, Ice Cube c’est juste le renoi rigolo dans 21 Jump Street tu peux partir tout de suite] et devenant au passage mon rappeur Californien favori [On reparlera de ça]. Il y aurait tant de choses à dire sur ce groupe et ses membres, mais aujourd’hui concentrons nous sur celui dont il est question aujourd’hui : Doctor Dre.

 

Doctor Dre en solo, avant bien sur l’album qui nous intéresse aujourd'hui, c’est deux albums solos. Le premier The Chronic, sortir en 1992 est un chef d’oeuvre, popularisant un autre sous genre du rap : le G-funk. Beaucoup considèrent Doctor Dre comme l’inventeur de ce style, je ne suis pas d’accord, il est évident que c’est lui qui a fait connaître au monde ce courant, mais bref, l’album propulsera Dre en tête des charts, révélera Snoop Dogg au grand public et reste à ce jour un des albums les mieux produits de tout les temps [Rien que ça]. L’album est un éloge à la Chronic, type de marijuana californienne [La cover de l’album rend hommage à la marque de feuilles à rouler Zig-Zag ndlr] mais pas seulement, les thèmes tournent autour de la vie dans les ghettos californiens. Le tout sur des morceaux enfumés, parfumés par des samples de funk et portés par des invités prestigieux [Nate Dogg, Kurupt, RBX, The D.O.C etc]. Mais la ou l’album est grandiose, c’est son son mixage, le choix des instruments, des samples, l’arrangement en studios, tout sonne incroyablement juste. Le mixage devient alors la marque de fabrique de Doctor Dre, et de la californie en général en contradiction avec le style new-yorkais dont les sonorités à ce moment la sont beaucoup plus bruts, plus sèches.

 

7 ans plus tard, débarque dans les bacs un album qui bouleversera à jamais le rap. Alors c’est très compliqué de remettre dans le contexte cet album puisque ÉNORMÉMENT de choses se sont passées entre les 2 albums pour Dre. Death Row, le beef avec Easy E, la mort d’Easy E, Aftermath, Eminem, l’album de Snoop etc. Il faudrait consacrer un article rien que pour le background de l’album [Et j’ai pas vraiment le temps]. Mais retenez une chose, 2001 est pour beaucoup [Cela inclut votre serviteur] le meilleur album rap de tout les temps. DE TOUT LES TEMPS. Chaque son est incroyable, l’album est une démonstration, les productions sont aux petits oignons, chaque samples ou instruments a été choisis religieusement, chaque tracks est le fruit d’une intense réflection entre Dre et Mel Man, homme de l’ombre chez Aftermath. Les invités sont bons, très bons : Eminem, Xzibit, Devin The Dude, Hitman, Mc Ren, Kurupt et j’en passe une fois encore. Vous devez avoir écouté cet album, vous vous devez de l’avoir dans votre collection, aucune excuse. La suite on la connaît, Dre offrira aux monde Eminem [Meilleur rappeur de tout les temps ?] 50 Cent viendra ressusciter le gangsta rap new yorkais, Game relancera la West Coast, et Kendrick Lamar offrira le premier vrai classique post-2010 avec Good Kid, M.A.A.D City.

 

Tout cela nous amène aujourd’hui. Doctor Dre est à nouveau dans les bacs avec Compton : A Soundtrack by Doctor Dre. Mais ? Qu’en est il de Detox ? Album annoncé depuis 16 ans, censés être le troisième chapitre d’une trilogie magique. Sans cesse repoussé, Detox est peu à peu devenu la plus grande arlésienne du rap. D’année en année, les annonces à son sujet remplissaient d’espoir les plus fanatiques d'entre nous et faisaient bien rire ceux qui n’y croyait plus. Toute la planète rap affirmer que l’album était toujours en préparation, et la liste de rappeurs censés avoir bosser dessus était plus longue encore que le casier judiciaire de DMX. 16 ans ont passés et on n’y croyait plus. Il fallait se faire à l’idée que Detox ne sortirait jamais. Dre se concentrant sur la production de ses artistes ou le monde des affaires [Beat by Dre notamment]. Mais l’histoire est belle et quelque chose d’innatendu viendra titiller le docteur.

 

Voila maintenant 5 ans que le projet de faire un biopic sur NWA naissait dans la tête du doc et d’Ice Cube. Le projet quasi finit, la bande son du film a été confié à Doctor Dre [Quoi de plus normal ?] C’est ainsi qu’en pleine promo du film début Août 2015, Ice Cube lâchait une véritable bombe en direct à la radio : Doctor Dre va sortir un album la semaine prochaine ! Le même jour, Doctor Dre himself confirme ça sur une autre radio et met fin aux rumeurs et à 16 ans d’attente. Detox ne sortira jamais. Le docteur n’ayant, selon ses propres termes, jamais trouvé l’inspiration pour faire de Detox son Guernica, sa tour Eiffel, son Watchmen. Travailler sur le film l’a inspiré. Il enregistre un titre en secret, puis deux, puis finit par construire tout un album s’inspirant du film, film qui décrit sa vie. La boucle était bouclé. Il annonce également que cela serait son dernier album.

 

L’attente a été longue, très longue. 16 ans. 4 coupes du monde, 4 mandats présidentiel américains, la démocratisation d’Internet. 2015 est un tout autre monde. Le Docteur n’est plus le même, il a prit du muscle, mais sans lui, le rap a perdu du poids. La question est la suivante : Dre a t’il encore ce qu’il faut pour sortir un bon album ? Les tentatives de singles avortés par le passé ne laisser malheureusement pas présager un avenir radieux [Comme le pauvre Kush ou le trop Eminemien I Need A Doctor même si la lettre d’amour de Em’ au doc est poignante, et le clip émouvant]. Bien, après cette longue intro, que j’estimais nécessaire, et encore je pense n’avoir gratter que la surface de ce qui compose l’histoire et l’oeuvre du docteur. 30 ans qu’il est la, 30 de classiques, à nous de voir si la conclusion de ses trois décennies vaut le détour. Et puisque que cela a commencé à Compton, cela finira à Compton.

 

Dre a toujours voulu donner une dimension cinématographique à ses projets, Compton démarre de la même manière avec son intro samplant un reportage télévisé nous parlant de Compton, de ses activités illégales, de ses meurtres [Oui je sais le meurtre c’est illégal, ferme la]. La prod accompagnant le reportage se transforme peu à peu. Passant d’un univers ensoleillé à un binome piano/violon inquiétant, martelant intensément pour annoncer le début de Talk About It qui vient nous promettre une chose : Dre sait faire avec les sonorités actuelles. Dre, accompagné par DJ Dahi nous sert une Trap accompagné de cuivres percutants. Au micro, le doc nous présente Justus et King Mez [Qui à l’honneur de poser sur le premier couplet de l’album ndlr]. Le morceau est puissant, et si la production ne sonne pas complètement du Dre, on reconnaît malgré tout sa patte dans le mixage, l’instrumentale est éfficace.

 

On enchaîne alors avec Genocide, produit par Dem Jointz. Le morceau est la preuve que l’oreille de Doctor Dre ne s’est pas arrêter au début des années 2000. Accompagné par le nouveau prince de la cote Ouest - Kendrick Lamar - Dre expérimente, avec succès, des sonorités nouvelles. Le couplet de celui ci est d’ailleurs taillés pour sonner comme celui de son poulain. Dem Jointz quand à lui nous livre prod très axée sur les percussions, samplant au passage The Gap Band, et bien sur, les amateurs de la maison Aftermath auront reconnus Marsha Ambrosius ainsi qu’une nouvelle venue : Candice Pillay, venue faire les backs vocaux.

 

Sur la track suivante It’s All On Me, Dre se livre un peu plus sur sa vie, rappelant son parcours, sur ce qu’il a fait pour en arriver la. Sur une production sentant bon le joint de chronic à bord d’une Impala, le soleil couchant dans les rues de Los Angeles. Le morceau est très nostalgique, la prod, signée Bink et Dre se rapproche plus des sonorités habituelles du Doc. Justus vient chantonner durant les refrains, comme sur Talk About It, tandis que la nouvelle star des refrains, BJ The Chicago Kid vient poser sa voix d’or pour accompagner Justus pour un résultat très intimiste qui semble des plus sincère, le fameux piano de Dre, venant conclure le morceau tranquillement, nous permettant d'enchaîner sur All In A Day’s Work. Morceau qui est l'occasion pour nous de découvrir Anderson. Paak. Jeune chanteur californien déniché par Dre. Le morceau est l’illustration parfaite de ce qu’on ressent depuis le début de l’album : Dre veut rapper. Et le doc s’applique grandement, poser des couplets n’a jamais été son fort, on le sait, écrire non plus [Il a eu de nombreux ghostwriters]. Mais ici, le vétéran a envie de montrer qu’il peut, pour son grand final, je n’ai pas souvenir de l’avoir entendu aussi précis. Je ne dit pas que lyricalement ça vole super haut, non, mais dans l’application, le flow, on sent le doc concentré comme jamais. Les plus habitués d’entre vous auront reconnus le travail de DJ Khalil à la production avec évidemment un mixage une nouvelle fois chirurgical de Dre. Le bridge sans instruments [Comme sur Genocide ndlr] est bien vu, All In A Day’s Work est pour l’instant ce qui se rapproche le plus du taff effectué sur 2001.

 

Vient ensuite Darkside / Gone et son déroulement incroyable. Tout comme son titre, le morceau est en deux partie. La première étant produite par Best Kept Secret et Dre ou King Mez montre son potentiel dans les changements de flow, le morceau change d’ambiance après une apparition sortit d’outre tombe d’Easy E. Dans la partie Gone du morceau, Dre nous ressort son fameux piano, samplant par l’occassion Spirits Of Ancient Egypt des Wings. Dre est à nouveau en forme olympique au coté d’un Kendrick Lamar qui décidément marche sur l’eau en ce moment. Loose Cannons est l’occasion de réunir une bien belle brochette : Xzibit, Cold 187um avec également Focus sur la production. La encore, l’instrumentale est évolutive, et ne reste pas figée dans sa construction de départ [Comme sur l’intro, passant de la lumière à l’ombre], le beat de Focus cogne, le piano maléfique vient accompagner les percus qui prennent la forme d’une rafale de uzi. Quel plaisir d’entendre à nouveau les tauliers Xzibit et Cold 187um, qui viennent poser, sures de leurs forces.

 

Looses Cannons est lié à Issues, morceau suivant avec un invité de marque [Encore !] : Ice Cube. Sur une prod il est vrai un peu fourre tout, on a le droit à la suite des événements dépeint sur Loose Cannons. Le morceau, plus électronique que les précédents, ne laisse pour une fois pas une grande impression, Ice Cube étant un peu en deça, et la prod un peu balbutiante.

 

Deep Water nous renvois dans les sonorités Trap des premiers morceaux de la tracklist, avec sa production très efficace qui est le fruit de 5 hommes : Focus, Cardiak, Dem Jointz, DJ Dahi et enfin Doctor Dre. Et à en croire les interviews, chacun est venu ajouter sa pierre à l’édifice. Le morceau est une tuerie, la production, fruit de 50 mains je l’ai dit, mais aussi dans ses prestations. Mon anglais n’est évidemment pas parfait et il a fallut plusieurs écoutes pour me rendre de l’ampleur de la prestation de Kendrick Lamar sur ce morceau. Le travail sur la voix de Anderson. Paak, le sentiment de noyade, ou même la mélodie de trompette qu’on devine purement Dre-esque sur la dernière partie du morceau, tout est étudié pour un résultat très théâtral, réussi.

 

Compton et son scénario se poursuit avec One Shot One Kill qui donne l’occasion de retrouver une vieille connaissance venant de Long Beach : Snoop D-O-Double G ! Quelques années après le single avorté Kush, on retrouve Snoop sur un projet de Dre mais également Jon Connor, une des dernières signatures du doc chez Aftermath. Une nouvelle le fruit du duo Focus / Doctor Dre, la prod rythmées par ses guitares amène une nouvelle énergie qu’il n’y avait pas sur l’album. Snoop est remonté comme jamais, et Jon Connor fait ce qu’il sait faire. One Shot To Kill n’est pas à mettre entre toutes les oreilles, mais le morceau vaut le détour, que ça soit pour Jon Connor, ou pour la partie de Snoop.

 

Vient alors Just Another Day, morceau offert sur un plateau par Dre au fils indigne The Game. Dre n'apparaît pas sur le morceau [Peut être le signe que les liens sont définitivement coupés ? La réponse viendra avec The Documentary II ndlr] s’occupant uniquement du mixage et des arrangements, laissant la prod à Lawrence Jr et Feemster samplant le rythme du morceau  Fang Jai Viangjan de Thepporn PetChubon. Game est au niveau de The Documentary, on sent l’envie de bien faire. Le morceau n’a que peu d'intérêt seul, mais une fois intégré à la tracklist et au schéma cinématographique que veut créer Dre, il prend tout son sens même si on sent malgré tout un morceau remplissage et c’est dommage, Game nous racontant une nouvelle la dure vie dans Compton.

 

On retrouve pour notre plus grand plaisir Jon Connor sur le sublime For The Love Of Money. Le natif du Michigan vient s’amuser sur la prod de Cardiak. Les deux sont potes et cela se sent, l’alchimie est parfaite. Dre s’approprie parfaitement l’instrumentale, et l’apport des samples portent sa signature, le mixage une nouvelle fois impeccable. Le trio se paye même le luxe d’inviter Jill Scott pour les refrains. On reconnaîtra parmi les samples les Bone Thugs & Harmony qui avaient été révélés par Easy E, le serpent se mort la queue. Dre est à nouveau incisif sur sa prestation, Jon Connor est très bon, et Anderson. Paak vient peaufiner le tout.

 

Je passe rapidement sur Satisfaction qui n’est que peu attractif avec un Snoop en contradiction avec sa prestation de One Shot One Kill, pour passer directement au petit bijou Animals. A la première écoute, quelque choses devrait sauter aux oreilles des habitués de Gangstarr. La Prod est une collaboration entre Dre et DJ Premier. La fusion des deux écoles est très intéressante donnant lieu à un petit bijou de boombap. 2 grands noms de la production et de la musique en général [Enfin] réunis, la fête est belle. Il fallait bien le dernier projet de Dre pour entendre ça. Dre traverse Compton en rendant hommage à Michael Brown, cet adolescent noir abattu par un policier blanc dans les rues de Fergusson juste pour sa couleur. Preuve que le combat mené par NWA il y a plus de 25 ans est toujours d’actualité.  L’affaire avait fait grand bruit outre-atlantique et avait provoquer des émeutes importantes. L’aventure continue sur Medecine Man avec Eminem et Anderson. Paak. La prod est signée Focus [Style très reconnaissable] et Dem Jointz. La production est impeccable, la prestation d’Eminem est un brin too much, à l’image de sa période post-Relapse. On aurait souhaité un Slim Shady plus concentré pour le final de son mentor de toujours. La belle voix de Candice Pillay vient sublimer la prod, dommage qu’Em’ n’est pas été mieux dirigé.

 

Nous arrivons déjà à la dernière scène de Compton, et vous l’aurez remarquer, pas d’invités selon la tracklist. Seul morceau solo de l’album, Dre se confie sur Talking To My Diary, se rappelant ses victoires, ses défaites, ses amis perdus [Easy E en tête], Dre est touchant sur cette production de DJ Silk [Production que l’on pouvait déjà entendre dans une pub Hp en 2010 !] qui sample le morceau Dernier Domicile Connu du frenchie Francois de Roubaix. En guise d’en revoir, le morceau touche l’auditeur, Dre se livrant à coeur ouvert malgré son écriture parfois un peu bancal et avec un refrain me rappelant le style de Bishop Lamont. Mais comme un symbole, la prod continue plusieurs minutes alors que le docteur s’est tue, laissant alors une trompette accompagner le beat, comme si il ne voulait pas partir, comme il ne pouvait pas nous dire en revoir. Après tout, il s’agit la du dernier morceau du dernier album d’un très grand nom de la musique. La lumière revient déjà, et le film est terminé. C’était la dernière séquence, c’était la dernière séance et le rideau sur l’écran est tombé.  

 

Comment conclure une chronique comme celle-là ? On va commencer par parler uniquement de l’album. Compton : A Soundtrack by Dr Dre est un bon album. Beaucoup pensaient que Dre allait se casser les dents avec cet album sortit de nul part. Oublier Detox, il ne verra jamais le jour, Dre lui même ne voulant pas sortir de projet car il n’était pas inspiré. Participer à la construction du film Straight Outta Compton a fait revenir à la surface de nombreux souvenirs, souvenirs qui l’on inspirés pour cet album. Après 30 années passées dans l’industrie, Dre nous livre ici son ultime ordonnance. Compton : A Soundtrack by Dr Dre est la preuve que le docteur n’est ses des quadragénaires ronchons voulant à tout prix faire les mêmes albums qu’il y a 20 ans. Alors oui l’album n’est pas parfait, que cela soit lyricallement [Ça n’a jamais été le but] mais le taff est fait, les invités sont bons, et bordel, pour un album de producteur, ca rappe bien ! Dre s’est dépassé pour offrir des prestations bien au dessus de ce qu’il avait l’habitude de produire. Le travail effectué sur les productions et surtout sur les arrangements est encore une fois phénoménal. Beaucoup ignorent que Dre n’a jamais bossé seul. Sachant toujours s'entourer soigneusement [Après tout les docteurs ne le sont jamais] déléguer le travail, puis opérer dans l'ombre du studio. Dre sait être au four et au moulin, il peut être dans toute les étapes de productiond d'un album, chose très rare dans le métier. L’album est cohérent, le doc a compris la scène rap actuel, on l’avait déjà compris dans sa direction artistique des deux derniers Kendrick Lamar.

 

Maintenant parlons de l’album et sa place dans la discographie de Dre. Malgré une qualité indéniable, on est pas au niveau d’un 2001 évidemment. Je le répète mais il s’agit certainement du meilleur album jamais conçu, il paraissait peu probable qu’après 16 ans d’absence, le doc puissent faire mieux que 2001. Mais après tout, une fois avoir gravi l’Everest, que voulez faire de mieux ? Dre avec cet album réussi à enlever la petite tache qu’était Detox dans sa biographie. Alors oui on aurait souhaité plus de G-Funk, de Nate Dogg, un vrai retour de NWA sur un morceau, plus de chill, un morceau avec Easy E, Snoop mieux utilisé, 50 et Em’ réunis etc etc. On ne peut que saluer l'envie de faire un projet cohérent de long en large alors que la plupart des albums récents tournent autours de 2,3 singles. Le virage opéré par Dr Dre est réussi, il a su comprendre les sonorités actuelles, se les approprier. Tout n’est pas parfait, nan. Mais après tout, à y réfléchir, qui dans le monde du rap, a connu une carrière avec autant de rebondissement, de succès, de virages, de rencontres et surtout qui peut se targuer de laisser une trace aussi présente que celle que laissera Dre ? Que fera le rap sans Dre ? Car après tout, il a toujours été la, à travers Snoop, Em ou Fif’, le film sur NWA en est encore une fois la preuve, il fait partit de l'histoire de ce mouvement, peut être un peu plus que les autres.

 

Le rap perd un de ses plus grand architecte, son impact étant un des plus retentissant du game, Dre nous laisse avec son dernier tour de piste, dans les rues de Compton au volant de sa caisse qu’on imagine pimpée comme il se doit, tirant sur son joint, les yeux levés vers le ciel en repensant à sa vie. On ne peut que le féliciter pour ce parcours hors du commun. Et ce n’est non sans émotions que je vous salue Monsieur Young et vous souhaite une longue vie. En espérant que cela ne soit qu’un en revoir.

 

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Si vous avez aimé Compton : A Soundtrack By Dr Dre, allez jeter une oreille à ses différents projets

 

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